Dans le cadre des Universités des Achats du Cercle National des Achats (CNA) j’ai eu la chance de participer un atelier autour de l’essor du freelancing et les impacts pour les Directions Achats en compagnie de :
- Isabelle Royal : Directrice des Achats Crédit Agricole
- Christophe de Becdelievre – CEO Plateforme LeHibou
- Quels sont les nouveaux codes de travail ?
Le 1er élément est qu’un freelance, voire même un salarié va regarder avant d’accepter la mission c’est le contenu même de la mission. Il va chercher à apporter sa valeur ajoutée mais il sera également friand de développer de nouvelles compétences
Le 2ème élément : ce sont les valeurs, la raison d’être de l’entreprise dans laquelle le collaborateur va effectuer sa mission. La main d’œuvre qualifiée est pénurique en France. De ce fait, le freelance a généralement le choix entre 2 ou 3 missions. Il choisira la mission la plus intéressante et en adéquation avec ses valeurs, et pas nécessairement la plus rémunératrice
Enfin, la crise Covid a bouleversé à la fois, nos modes de travail mais également notre rapport au travail. Le télétravail fait partie également des éléments de décision d’un freelance lors du choix de sa mission. Certains profils sur-sollicités exigent du télétravail complet, ce qui me parait un peu dangereux sur des missions long terme
- Freelancing
Le freelancing se développe à grand pas actuellement. Dans mon réseau, il ne se passe pas 1 mois sans qu’une de mes connaissances ne me disent « ca y est, je me suis lancé ». Tous ne réussissent pas mais proportionnellement, le nombre de personnes revenant à un statut de salarié après être passé Freelance est bien moins important que le schéma inverse
- L’IA qui va changer le monde du travail
Bien avant l’arrivée de l’IA et Chat GPT notamment, selon une étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore. Les métiers actuels vont changer considérablement, les tâches qui pourraient être automatisées, industrialisées le seront de plus en plus laissant toujours plus la part belle aux soft skills, aux capacités de réflexion, au regard critique.
- L’impact pour les Directions Achats
Il y a 10 / 15 ans, on ne se posait pas la question des indépendants : on lançait un appel d’offres ESN et c’est tout. Et désormais, on vient compléter le sourcing avec des AO plateformes d’indépendants. Cela permet d’avoir un interlocuteur unique pour centraliser tous les indépendants (coûts cachés (administratifs et comptables) limités , véhicule contractuel harmonisé, gestion de risques améliorée (régularité fiscale, K-bis…). Cela permet d’avoir accès à des profils qualifiés qui ne sont plus nécessairement au sein des ESN
- Le modèle économique
Il s’agit d’un % de commission sur le taux journalier moyen du freelance qui couvrent les frais de structure et la marge de la plateforme. Il y a toujours un pourcentage à payer par le client final et parfois aussi à supporter par le freelance envers la plateforme
Conclusion :
Ce qui me frappe depuis plusieurs années, c’est que les fonctions Achats sont en perpétuelle évolution. Le freelancing percute les habitudes et si les sociétés qui utilisent de la prestation externe pour faire avancer les projets de transformation, d’organisation, de digitalisation ont l’obligation d’aller des ressources compétentes qui ne sont plus forcément dans les cabinets de conseil. Donc le mouvement est là, il est probable qu’il va encore s’accentuer. Il y a toujours un débat pour savoir si la Fonction Achats est une fonction Stratégique ou Support. Quelque soit notre position sur le sujet, c’est qui est sûr, c’est que la fonction Achats doit être au plus proche des enjeux métiers et pour le faire, elle doit être capable de structurer au mieux ses achats auprès des freelances dans un enjeu de maîtrise des risques, de time to market tout en conservant un rôle de garde-fou pour maîtriser les dépenses de l’entreprise.
